Les gamins se la jouent à "La Mondory"

Déjà l’an dernier, ils se la jouaient à Lloyd Mondory, les petits Gavrayens qui suivent leur idole sur le tour de France cycliste, le coureur de l’AG2R au dossard 87. Ils ont pour prénoms, Léo, Romain, Emmanuel, Baptiste, Camille, Thibault et bien sûr, Tom et Scott, les petits neveux du champion Lloyd qui dispute son deuxième tour de France. Cette année ils ont investi le champ de foire du bourg, « on y vient tous les après midis et on court pour les différents maillots ». Actuellement, c’est Tom qui porte le maillot jaune, Romain le maillot à pois, Camille le maillot blanc (qui désigne le meilleur jeune !) alors que Scott a le maillot vert. Quand à Léo, il joue le directeur sportif, « je fais aussi le ravitaillement ». Et ça tourne et tourne entre les barres du champ de foire et comme chez les grands, il y a des chutes, « Tom est tombé et a des plaies au genou et au coude », mais il en faut d’autres pour les arrêter. Ils suivent le Tour de Lloyd qui encore l’an dernier habitait le bourg de Gavray et aujourd’hui habite tout près à Donville, alors que ses beaux parents et ses petits neveux habitent Gavray. Leur préféré, « ben ! Lloyd bien sûr » et leur favori, Contador et Amstrong, « pas Schleck, il a dit des choses pas sympa sur Llyod. On a dit à Lloyd de lui dire mais il n’a pas osé ! ». Et au fait, il va gagner quand Llyod ? « En fin de semaine, c’est sûr », répondent Tom et Scott qui ont quitté Gavray, pour vivre la dernière semaine et suivre, « tonton » et peut-être assister à sa première victoire d’étape sur le Tour.

Gérard Mondin

Une journée en famille

Aujourd'hui, c'était la journée de repos à Pau où Lloyd a reçu la visite de sa famille : " Je suis très content d'avoir vu mes proches et ça fait du bien au moral de les sentir à mes côtés, même si j'ai toujours la tête dans le guidon en pensant aux prochaines étapes, notamment à celle de Bordeaux et à l'arrivée des Champs-Elysées. Aujourd'hui, je me suis levé à 9 h 45, puis j'ai pris le petit-déjeuner en famille avant de reprendre mon vélo à 11 heures, pour une sortie collective avec mes coéquipiers, et quelques cyclistes du pays qui ont roulé avec nous. A midi, nous sommes partis en ville pour manger une pizza avec Céline, Claude Carlin et son fils, Alexis, et bien sûr Philippe, mon beau-père. Retour dans l'après-midi à l'hôtel pour le massage avec Mathieu Hébert, et les soins, et j'ai rencontré ensuite la presse, notamment France 2 qui prépare un petit reportage sur moi. Ensuite, toute la famille est repartie en début de soirée, et j'ai dîner avec l'équipe avant de retourner dans ma chambre à 22 heures, pour faire un gros dodo car la journée de demain sera dure avec cette dernière étape de haute montagne. La journée a été très agréable, et c'est bien comme ça. La forme est là, et c'est le principal. A demain, pour de nouvelles aventures, et merci à toutes les personnes qui m'envoie régulièrement des commentaires sur mon site ".

Dans l'hôtel, la famille de Lloyd a croisé plusieurs coureurs du Tour, dont Alessandro Ballan (BMC), le fidèle lieutenant de Cadel Evans.

Lloyd en compagnie d'Emy, sa petite fille, avec Philippe, Claude et Alexis.

Lloyd, sur le table de massage, soigné par Mathieu Hébert.

Dimitri Champion, en compagnie de Tom ou Scott ? A vous de faire la différence.

Après la deuxième journée de repos, c'est la dernière étape de haute montagne, et non pas des moindres, avec l'arrivée en sommet du col du Tourmalet (18,6 km à 7,5 %) que les coureurs escaladeront pour la deuxième fois sur ce Tour. Cette étape débutera par l'ascension du col de Marie-Blanque (9,3 km à 7,6 %), une sacrée mise en jambes avant d'enchaîner avec le col du Soulor (11,9 km à 7,8 %). Puis les coureurs redescendront pour aller chercher le Tourmalet, point culminant de ce Tour à 2115 mètres d'altitude où sera attribué le souvenir Henri Desgrange. Nul doute qu'il y aura de la bagarre chez les purs grimpeurs, notamment entre Contador et Schleck, dans la lutte de la tunique d'or.

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Les réactions de Lloyd, avant d'arriver à l'hôtel

Ce soir, avant d’accueillir sa petite famille venue lui rendre visite à son hôtel, Lloyd nous a confié ses impressions sur sa chevauchée du jour dans les Pyrénées.

« C’est une journée qui donne le moral. Aujourd’hui, les sensations étant bonnes, je me suis dit qu’il fallait tenter ma chance et flairer le bon coup. L’étape est partie vite, à près de 50 km/h durant les deux premières heures, sur un relief escarpé. J’ai passé 80 kilomètres à l’avant à suivre les coups et les vagues qui se formaient et juste avant le ravitaillement, nous sommes partis à dix. Là, je me suis dit que je devais bien gérer cette échappée, afin de faire le meilleur résultat possible à l’arrivée. J’ai donc bien fait attention à m’alimenter et à m’hydrater, car si nous avions une bonne marge avec 9 minutes d’avance à l’entame du Port de Balès, nous savions que cela pouvait revenir tout aussi vite de l’arrière.

« Dans la montée, je n’ai pas essayé de suivre les accélérations qui pouvaient se produire. Mon objectif était de monter à un rythme régulier, jamais en surrégime, afin de limiter la casse. J’ai effectué une partie du col avec Réda (Quick-Step) et Roberts (Milram) et j’ai fini par les distancer avant le sommet que j’ai passé en 6e position à 3’ 35” de Thomas Voeckler et non loin de Vandborg (Liquigas) et Van Summeren (Garmin) que j’ai repris après quelques kilomètres de descente.

« Quand nous avons été repris par le groupe Contador à un peu plus d’un kilomètre de la ligne, je me suis dit qu’une fois encore une bonne place allait m’échapper. Mais j’avais repéré l’arrivée sur le roadbook, avec un virage serré aux 200 mètres qu’il fallait impérativement prendre dans les deux premières positions. Et c’est ce que j’ai fait pour décrocher cette 4e place qui peut paraître inattendue pour beaucoup. Mais je savais qu’en troisième semaine du Tour, tout est possible si les jambes sont bonnes, et aujourd’hui c’était le cas.

« Demain, l’étape sera encore difficile avec l’ascension du col de Peyresourde dès le départ. Un gruppetto devrait donc se former très tôt et je compte monter dedans afin de récupérer tranquillement en vue des prochains jours et de mes deux objectifs de la fin de semaine avec les sprints à Bordeaux et aux Champs-Élysées ». 

Première victoire signée Riblon

Ce dimanche, l’équipe AG2R-La Mondiale a connu son jour de gloire sur les routes du Tour de France grâce à la victoire en solitaire du coureur Picard, Christophe Riblon à Ax-3 Domaines.

Cette 14e étape longue de 184,5 km, qui reliait Revel à la cité Ariégeoise, était marquée dans le final par l’ascension du Port de Pailhères (HC) et d’Ax-3 Domaines (1ère cat.).

Après une succession d’attaques dès les premiers kilomètres, un groupe se forme à l’avant avec le Normand Amaël Moinard (Cofidis), l’américain David Zabriskie (Garmin-Transitions), le russe Pavel Brutt (Katusha) et le Britannique Geraint Thomas (Team Sky). Après 24 km de course, les quatre hommes de tête sont rejoints par un contre de cinq coureurs avec le Belge Jurgen Wan de Walle (Quick-Step) et les Français Stéphane Augé (Cofidis), Pierre Rolland (Bbox Bouygues Télécom), Benoît Vaugrenard (FDJ) et le coéquipier de Lloyd, Christophe Riblon. L’avance des neufs fuyards atteint rapidement les 10 minutes, tandis que l’équipe Astana imprime le rythme en tête du peloton. Au pied du Port de Pailhères, à 43 km de l’arrivée, leur avance est encore de 3’ 45”.

Dans l’ascension, Christophe Riblon imprime le tempo, suivi seulement par Moinard et Wan de Walle. À 1,5 km du sommet, le coureur d’AG2R s’isole en tête et bascule dans la descente devant Moinard et Wan de Walle. Le groupe des favoris passe plus de deux minutes derrière.

Au pied de la montée vers Ax-3 Domaines, Amaël Moinard, revenu à quelques mètres seulement, ne peut effectuer la jonction. Christophe Riblon aborde cette ascension avec 3 minutes d’avance sur le peloton, une avance qui lui permet de s’envoler vers la victoire, sa première dans le Tour de France, la première de l’équipe AG2R-La Mondiale sur cette grande boucle 2 010.

Derrière, le maillot jaune Andy Schleck (Saxo-Bank) et son dauphin Alberto Contador (Astana) se sont neutralisés tout au long de cette étape, laissant même filer sur la fin de la montée vers Ax-3 Domaines, Samuel Sanchez (Euskaltel) et Denis Menchov (Rabobank), respectivement 3e et 4e au général, qui ont terminé à 54’’ du vainqueur du jour. Schleck et Contador ont ainsi concédé 14’’ dans l’opération.

Lâché au début du Port de Pailhères, Lloyd a rallié l’arrivée en 143e position juste devant son coéquipier Dimitri Champion, au sein du gruppetto de 60 coureurs qui a coupé la ligne à 36’ 56” de Christophe Riblon. 

“Hier, c’est une bonne journée puisque je termine à la dixième place de cette étape qui était assez difficile dans le final. J’avais fait le plus dur en basculant avec les meilleurs sprinteurs, et j’étais pas trop mal placé dans les derniers kilomètres. Dans le dernier kilomètre, c’était un peu plus difficile car je me retrouve tout seul à manœuvrer en vue de l’emballage final. C’est donc une place très honorable. Mais le plus important, la forme est excellente et les jambes sont très bonnes, et je passe de mieux en mieux les bosses”.

“ Aujourd’hui, c’était une étape de montagne et en pareil cas, mon rôle était de protéger les coureurs susceptibles de s’illustrer, entre autre John Gadret. La bataille a été très rude et Christophe Riblon a eu le feeling pour se retrouver dans la bonne échappée pour s’envoler ensuite vers la victoire. Jusqu’au pied du dernier col, j’ai emmené Nicolas Roche afin qu’il soit bien placé pour aborder les derniers kilomètres. Après, je me suis laissé glissé dans le gruppetto après avoir rempli mon rôle de coéquipier. Ce soir, je suis très heureux car Christophe apporte la première victoire sur le Tour à notre équipe. L’objectif est rempli, et cela honore notre sponsor. C’est notre jour de gloire et espérons qu’il y en aura d’autres. Toute l’équipe va fêter cette victoire, comme il se doit, et nous aurons droit à une petite coupe de champagne ”.

Au général, Lloyd pointe à la 134e place à 2h12’ 39” du leader.

C'est encore du costaud, avec cette étape de haute montagne qui promet encore une belle bagarre entre les grimpeurs. Elle débutera par l'ascension du col de Portet d'Aspet (5,8 km de montée à 6,8 %) en venant de Saint-Girons, avant d'enchaîner avec le col des Ares (6,1 km de montée à 4,7 %), puis de se lancer à l'assaut du col de Port de Balès (19,2 km de montée à 6,2 %). Pour en terminer, les coureurs plongeront vers Bagnères de Luchon, avec une descente très technique.

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Coup de chapeau et respect "Monsieur Lloyd Mondory"

Entre Bourg-de-Péage et Mende, la douzième étape longue de 210,5 km faisait la part belle aux baroudeurs.

Après 60 km, un groupe de 18 coureurs a pris les devants, avec six Français : Christophe Kern, Amaël Moinard et Rémi Pauriol (Cofidis), Anthony Charteau (Bbox Bouygues-Télécom), Sandy Casar (FDJ) et Mathieu Perget (Caisse d’Épargne), le sprinteur norvégien Thor Hushovd (Cervélo) ainsi que des coureurs bien placés au général : Ryder Hesjedal (Garmin-Transitions, 12e) ; Alexandre Vinokourov (Astana, 14e) et Andréas Klöden (Radioshack, 20e). Face à la menace constituée par ces trois coureurs, l’équipe Saxo-Bank du maillot jaune Andy Schleck ne laissa jamais plus de 3 minutes d’avance au groupe d’échappés.

À 50 km de Mende, Hesjedal, Vinokourov et Klöden, accompagnés par le biélorusse Vasili Kyrienka (Caisse d’Épargne), distancent leurs compagnons d’échappée, repris par le peloton à 5 km de la ligne d’arrivée, juste avant d’entamer la montée finale, la côte de la Croix-Neuve, longue de 3 km (2e cat.) rebaptisée « montée Laurent Jalabert ».

À 4 km de la ligne, John Gadret tente sa chance mais ne parvient pas à faire l’écart. À l’avant, Alexandre Vinokourov part seul aux 3 km, mais Alberto Contador qui a attaqué Andy Schleck, le rattrape puis le distance en compagnie de Joaquim Rodriguez (Katusha). Refusant de collaborer avec Contador, Joaquin Rodriguez remporte l’étape au sprint devant le double lauréat du Tour et Vinokourov. Andy Schleck arrive 5e à 10’’ de Contador et ne le devance plus que de 31’’ au général. Chez AG2R, Nicolas Roche termine 20e à 31’’ ; John Gadret 26e à 53’’ ; Christophe Riblon 66e à 3’ 35”.

Aujourd'hui, sur la Route du Tour, Monsieur le curé a apporté sa bénédiction au peloton. Il ne reste plus qu'à souhaiter que cela portera chance à Lloyd.

Dans une étape qui n’était pas faite pour lui, Lloyd, arrivé 116e à 5’ 38”, a encore démontré aujourd’hui toute sa force de caractère après sa chute d’hier. Lâché dans la côte de Saint-Barthélémy-le-Plain au bout d’une trentaine de kilomètres, Lloyd est revenu au courage avant de travailler pour ses coéquipiers en retournant à l’arrière du peloton rechercher les bidons. Il a ensuite effectué un travail de bon samaritain en remontant Christophe Riblon, en difficulté dans un col de 2e catégorie avant de lâcher prise logiquement dans la difficile montée vers Mende. Dans cette montée, il termine à 13 secondes seulement de Nocentini et Elmiger, et devance même M. Bouet et D. Champion !

Durant le direct sur France 2, son directeur sportif Vincent Lavenu a d’ailleurs rendu hommage au travail de Lloyd « sur un terrain pas du tout à sa convenance ». Au général, Lloyd grignote encore quelques places, apparaissant en 129e position à 1h 36’ 51’’ d’Andy Schleck.

Dans l'émission "Après Tour", Lloyd a été invité sur le plateau de France 2 où il a été interviewé par Gérard Holtz et Laurent Jalabert. Pour voir la vidéo, cliquez sur la photo de Lloyd.

" Le 14 juillet restera une bonne journée. En ce jour de la fête nationale, je termine à la 13^ème place à Chambéry, siège de notre équipe. Ce n’est pas mal, compte-tenu du profil de l’étape. Ce qui prouve bien que je ne passe pas si mal que çà les bosses, et que j’ai encore du jus pour les arrivées. Je dispute le sprint pour la 9^ème place et je me classe juste derrière les meilleurs sprinters mondiaux. Jeudi je me sentais encore mieux, et je savais que cette étape finirait très certainement au sprint ".

" Entre Sisteron et Bourg-lès-Valence, j’avais vraiment de bonnes jambes. Malheureusement, je suis victime d’une chute avant le ravitaillement. Une chute vraiment bête ! Pour faire plaisir à des enfants, le long de la route, j’ai lancé mes bidons. J’ai lâché le guidon et ma roue avant s’est braquée à cause du mauvais revêtement. Résultat : c’est la chute, et la troisième en peu de temps. Comme quoi, jamais deux sans trois ! Je me retrouve avec une plaie à l’autre fesse, complètement râpée. Je me fais mal à la cheville et au poignet. Je remonte sur mon vélo et je repars pour réintégrer le peloton, malgré toutes mes douleurs. Finalement, je réussis à me mêler au sprint final. J’étais idéalement bien placé au dernier kilomètre, mais au Tour de France, les places sont chères, et çà bouge dans tous les sens dans les derniers mètres, les coureurs faisaient des vagues. Je finis 8^ème et je n’ai pas de regret. C’est une place convenable. En revanche, je n’ai rien vu de ce qui s’est passé entre Renshaw et Farrar, car j’étais en plein effort ".

" Ce matin, je me suis levé tout courbaturé. J’avais mal partout, notamment au niveau du bassin et du dos. Et l’œdème que j’avais depuis le début du Tour, s’est réveillé. C’est donc pas mal contusionné que j’ai pris le départ de cette étape. Une étape vraiment difficile car çà montait et çà descendait toujours. Au fil des kilomètres, j’ai joué mon rôle de coéquipier et petit à petit, la douleur s’estompait. Je ne me débrouille pas trop mal dans le final, où j’effectue une montée convenable. Aujourd’hui, j’ai pris du plaisir à rouler et le point principal, c’est que la forme physique va en s’améliorant au fil des jours. Ce soir, je me sens bien, et je ne suis pas trop fatigué. J’espère enfin que çà va payer et pourquoi pas demain, si l’étape se conclut par un sprint ".

C'est la fin de la deuxième semaine de course avec une étape en dents de scie qui pourrait bien être favorable aux baroudeurs. Mais attention aussi aux sprinteurs qui auront bien passé ces deux semaines de course et qui mettront tout en œuvre pour ne pas laisser passer leurs chances de briller… d'autant plus qu'elles ne sont pas légion sur ce Tour 2010.

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